Dessin d'ordinateurUn ami de longue date me questionne : comment utiliser Internet et les réseaux sociaux pour relancer l’activité d’une association qui vient en aide aux jeunes en difficulté ? Eléments de réponse.

Internet et les réseaux sociaux ne sont pas le remède miracle à tous les maux. Ils proposent d'excellents supports de communication à condition, bien sûr, d'avoir du contenu à y publier et d'y être présent quasi quotidiennement. A partir de là, oui, la possibilité existe de faire connaître un travail social au-delà d’un premier cercle d’initiés, d’autant que la solidarité est un thème souvent développée sur les réseaux – Encore faut-il qu’elle n’en reste pas au stade du virtuel… -.

Développer ainsi une dynamique est un travail de longue haleine qui demande de produire de « l’original » et d'assurer un véritable travail d’animation. Une telle stratégie exigerait de déployer la présence du projet sur plusieurs réseaux : une page Facebook pour s’adresser aux jeunes ; un hub Viadeo pour toucher les professionnels ; un blog pour définir les fondements, rendre compte officiellement des projets… D’autres outils peuvent venir compléter le dispositif pour chercher à augmenter la communauté concernée : Twitter, YouTube, Google+… Encore faut-il, là aussi, pouvoir être actif, original, et ce, le plus régulièrement possible.

Intéressons-nous aux usages

Au-delà des opérations de communication, les TIC peuvent être utilisées dans le cadre de projets d’actions sociales à destination des publics en difficulté et notamment des jeunes. La « fracture numérique », à elle seule, peut le justifier, compte-tenu des inégalités dans les usages et dans l’accès aux TIC. Je reste convaincu que nous ne nous intéressons pas assez aux usages, trop occupés que nous sommes à câbler, fibrer, équiper, connecter…

Par exemple, il ne suffit pas de savoir poster une vidéo sur Facebook pour acquérir une compétence valorisable en termes d'emploi, ni même en termes de recherche d’emploi. Certains enseignants de collège exigent de leurs élèves qu’ils réalisent des exercices en ligne, via Internet, et ce avant le dimanche soir. L’enfant qui, faute d’Internet à la maison, n’aura que le CDI de l’établissement pour faire son e-devoir, celui-là sera pénalisé. Et une autre fracture se dessine entre ceux qui paient pour de l'information de qualité et ceux qui n’ont accès qu’à l'information gratuite disponible mais partielle et, surtout, qui n'amène pas le lecteur/auditeur/téléspectateur/Internaute au même niveau de compréhension de notre monde.

Que peut-on faire alors ? Lokazionel pense que les mondes virtuels pourraient être utilisés dans le cadre d’action sociale à destination de jeunes en difficulté, notamment dans le cadre de Scopados. Ces derniers pourraient participer à des ateliers créatifs : peintures, photos, images numériques, vidéo, musique... Leurs productions pourraient être exposées réellement dans leur quartier et virtuellement sur Second Life ou sur des mondes OpenSim moins cher à mettre en oeuvre. Le tout serait relayé sur les réseaux sociaux et le web. Ce type d'opération combinerait créativité, expression, et formation ou sensibilisation à l'Internet et à l'informatique, par un biais ludique, les mondes virtuels étant proches de l’univers des jeux vidéos. Un large public serait ainsi atteint, important facteur de valorisation pour les jeunes. Dans la sensibilisation à l'Internet et à l'informatique, des compétences pourraient même être valorisées en termes de formation : lecture, rédaction, recherche d’information, présentation d’un CV, communication professionnelle, traitements de texte, photographie…

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