A l’heure du NO-CODE, vous allez dire que je n’ai rien compris, que je suis à la « ramasse »… Mais le site que vous consultez en ce moment même a été réalisé en php/html/css à la main d’un développeur amateur. Cet exercice de codage m’amuse finalement, tout en m’aidant à mieux comprendre comment tout cela fonctionne et en faisant travailler mon vieux cerveau pour éviter la sclérose… Gageons qu’en 2025, j’aurais le courage et le temps de bloguer à de nombreuses occasions quelques contenus qui pourraient vous intéresser.

Mofifié le 26/09/2013

La simulation augmente l'intérêt de l'enfant pour la leçon

Professeur des écoles en maternelle, @acryline utilise OpenSim (sur OSgrid) comme support pour motiver les élèves et visualiser leur progression dans une séquence consacrée à l’architecture. Explications.

Vous avez travaillé avec eux sur un projet « architecture ». Expliquez-nous ?

« Notre projet consistait à créer l'école de Léon qui est le personnage d’un album de BD dédié aux élèves de maternelle qui ont entre 5 et 6 ans. Les enfants, eux, ont aménagé la classe de Léon sur papier, selon un plan dessiné en cours sur le même principe que la classe réelle : des carrés de couleur au sol pour délimiter des zones. Nos classes sont organisées ainsi en maternelle, avec des « coins ». Les enfants s'y retrouvent mieux. Nous avons nommé les coins, nous avons listé ce qu'on y trouve et disposé les meubles sur le papier avec des éléments en volume.

La classe de Léon

De mon côté, j’ai construit la salle dans l’environnement 3D (une région OpenSim sur OSgrid) selon les aménagements proposés par les enfants. Puis je leur ai montré le résultat. On a pu évaluer en trois dimensions le plan de classe conçu par les enfants. Puis Léon a lui-même effectué des modifications sur la représentation 3D et les enfants ont dû les trouver, les commenter. Cette année, je n’ai pas eu le temps de placer les objets 3D avec les enfants, mais j’espère le faire l’an prochain. Nous avons poursuivi nos travaux en travaillant sur le quartier. J’ai recréé notre quartier sur OpenSim. Grâce à cette simulation, les enfants ont pu voir comment les immeubles se transformaient, la nuit par exemple. Toute cette séquence s’inscrit dans un projet d’architecture qui a pour but l’apprentissage de l’espace, de l’orientation. Mais très vite cela dépasse le domaine initial puisque le langage et la créativité interviennent fortement. »

Comment ont réagi les enfants ?

« Très bien ! Je leur ai projeté la simulation à l’aide d’un vidéo projecteur et ils sont passé un à un pour qu'ils puissent utiliser la simulation et se balader dans la maquette de la classe et du quartier. Ce n’est pas évident pour un enfant de cet âge de s’orienter sur un plan. La simulation aide beaucoup. Il y a eu des prises de conscience comme par exemple : « tu ne peux pas mettre ce meuble là, il est devant la porte, on ne peut plus passer ! ». J'ai eu des séances de langage qui ressemblaient plus à des réunions de copropriété qu'à une leçon ! Enfin, j'ai pu faire réaliser à chacun un cube (dé), une sphère (balle), une pyramide (comme dans le désert) et un cylindre (poubelle) avec leur texture. »

Qu’en pensent vos collègues ?

« Elles sont intéressées mais ne veulent pas me suivre. La directrice m'a demandé d'exposer les maquettes pour que les parents les voient. Et il y a eu une exposition sur le projet architecture au collège où j'avais quelques panneaux avec des photographies de la simulation et des travaux des enfants. J'y expliquais le travail de l'année. Mon inspecteur, lui, était très intéressé d'après ce qu'il m'a dit. Je vais peut-être pouvoir lui demander d'autres ordinateurs ?... Sur le papier, dans les discours, l'informatique et les tices sont une priorité. En réalité, nous n'avons aucun moyen en maternelle. »

Et les parents ?

« Je pense que ce genre d’expérimentation est à mille lieux de l'idée qu'il se font de l'école maternelle... »

De quel matériel disposiez-vous ?

« De mon propre ordinateur portable… Le seul ordinateur de la classe est trop vieux pour supporter une simulation OpenSim. Du coup, il est difficile d’envisager de faire participer les enfants à la construction dans le monde 3D. Mais si j’avais le matériel ad hoc, on pourrait imaginer une initiation au « build » dans le monde virtuel. »

Quels sont d’après vous les avantages à travailler avec ce type de support ?

« Les enfants se projettent mieux dans la séance d’apprentissage. La visualisation 3D leur permet de mieux se représenter les problèmes liés à l'espace. Elle a l’avantage de vous mettre en situation plus facilement, sans déplacer les meubles, sans gros matériel (hormis les ordinateurs…). Ce support est également intéressant pour le développement de l'imaginaire, les contraintes ne sont plus les mêmes. Le partage avec d'autres classes, avec le monde extérieur est facilité. Je remarque que le recours à l'imaginaire, facilité par la simulation, augmente l'intérêt des enfants pour la leçon. »

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