Voilà donc quatre ans que FrancoGrid existe…
«Oui, en février 2008, FrancoGrid a été fondée par Vinc Sonic, Romain Oberon, Nino Witman et Jean-Marie Louche. Il s’agit d’un espace 3D propulsé par OpenSimulator, le simulateur de mondes virtuels Open Source basé sur Second Life. Depuis, le projet s’est structuré, une association, dont j’ai été élu président depuis 2010, a été créée pour gérer ce monde virtuel francophone. Aujourd’hui, nous comptons quasiment 500 régions, 3900 avatars inscrits dont 150 à 300 sont très actifs sur la grille selon les périodes. Mais nous ne faisons pas la course aux nombres d’avatars, ni à la prolifération des régions…»
Dans ce cas quel est l’objectif de FrancoGrid et pourquoi avoir choisi le statut associatif?
«Tout d’abord, notre priorité est de proposer une grille, un monde virtuel, stable, auquel les possesseurs de régions virtuelles OpenSim peuvent se raccorder en toute confiance. Avec un taux de service proche de 99%, nous pouvons dire que cet objectif est atteint… Ensuite, notre but est de mettre en relation des personnes possédant différentes compétences. Nous favorisons les collaborations qui ont pour objectif de réaliser des projets dans les mondes virtuels sur le long terme. FrancoGrid est une sorte de hub où l‘on se croise pour faire du coworking. Il n’y a pas d'aspect mercantile in world, pas de vente d’objets, de location de terrains… Cet esprit, qui était celui de Second Life à ses débuts, est celui de FrancoGrid encore aujourd’hui, et nous y tenons. Quant au statut associatif, il a bien fallu se structurer, notamment pour faire face aux coûts des serveurs et donc trouver un mode de contribution pour ceux qui veulent entrer dans l’aventure. L’association correspond donc bien à l’esprit de FrancoGrid.»
Concrètement, que proposez-vous?
«Nous offrons bien sûr une inscription gratuite pour ceux qui souhaitent se créer un avatar et découvrir notre monde virtuel. De même, la connexion d’une seule région sur la grille FrancoGrid est gratuite. En revanche, nous avons mis en place différentes options d’adhésion à l’association qui donnent accès à un certain nombre de services : Intranet de l’association, connexion de plusieurs régions, participation à la vie de l’association, programme de partenariat… Nous mettons à disposition de tous l’inscription centralisée des avatars avec la gestion de leur inventaire, et la connexion de leurs régions sur la grille principale, avec un accès hypergrid.»
Toute activité mercantile est donc prohibée?
«Pas exactement. A condition d’être partenaire de l‘association (120 euros/an), le possesseur d’une ou de plusieurs régions sur FrancoGrid peut proposer, par exemple, des locations pour certains de ses projets. Nous avons quelques partenaires auto-entrepreneurs qui ont créé leur ambassade virtuelle pour exposer leurs compétences. Cela est possible dès l'instant où ils sont sur leur propre sim.»
Quels types de projet sont développés sur FrancoGrid?
«Les projets tournent essentiellement autour de trois domaines : l’éducation, la culture et le divertissement, notamment les concerts. En 2011, la répartition était environ d’un tiers pour chaque domaine. Comme exemple, je peux citer la Fondation Valueforall, partenaire de FrancoGrid, qui équipe des collectivités locales de capteurs. Ceux-ci renvoient vers des simulateurs OpenSim des données numériques via les réseaux. Ces données sont ensuite interprétées par des scripts qui permettent ainsi de simuler sur FrancoGrid ce qui se passe dans la réalité. Pour sensibiliser les enfants aux économies d’énergie, une simulation de la surconsommation réelle d’une maison peut leur être montrée. De même, les conséquences d’une pollution sur l’environnement peuvent être simulées. Actuellement, de nombreux projets se développent notamment dans le domaine culturel. Vous pouvez consulter Ma Mairie en 3D, l’incubateur Metalectures, ou découvrir in world la reproduction de villages médiévaux ou le Futuroscope de Poitier…»
A votre avis, que est l’intérêt des mondes virtuels comme outil numérique?
«Les mondes virtuels de type OepnSim sont des extensions du web 2D. En créant un environnement 3D, on dispose d’une immersion qui n'existe pas sur le web classique. Ces espaces virtuels apportent également une souplesse d'interaction entre le simulateur et des serveurs extérieurs (base de données, site web, réseau social...). Les possibilités de développement sont illimitées, seul le temps reste bien sûr une barrière. Compte-tenu d’une qualité visuelle inférieure aux jeux vidéo pour l’instant, les mondes virtuels OpenSim ne peuvent prétendre réussir dans ce secteur. Ils peuvent en revanche devenir d’excellentes plateformes de rencontres, de coworking professionnel, de formation, de réseau social en 3D, offrant une liberté accrue dans les applications et à un coût très raisonnable.»