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Univers virtuels : les jeunes comprennent très vite

Pierre Wild est professeur de sciences physiques dans un lycée alsacien. Sa passion pour les outils pédagogiques en 3D l’a amené à expérimenter OpenSim pour ses enseignements. Démonstration.

Dans quel cadre utilisez-vous les univers virtuels ?

«J’ai demandé l'installation d'une région fermée, réservée à un usage pédagogique, sur une grille parallèle à NewWorldGrid pour mes élèves de seconde et j’y réalise des actions pédagogiques dans le cadre du module « sciences et laboratoire » de chimie. Concrètement ? J’ai proposé aux élèves de réaliser un petit stand au sujet d'une molécule que l'on peut trouver dans un jardin car cet espace virtuel est consacré à la chimie du jardin. Cette opération entre dans le cadre de l'année mondiale de la chimie

Qu’ont fait les élèves exactement ?

«Les molécules ont été élaborées en classe avec un logiciel et sauvegardées sous forme de données par les élèves. Ensuite nous les avons importées dans OpenSim grâce à un développement informatique en LSL d’Olivier Battini, le manager de NewWorldGrid, que je remercie. Les élèves ont alors construit leur présentation dans l’univers virtuel. Rien d’extraordinaire, mais ils ont pris plaisir à découvrir cette possibilité et ce fut l’occasion pour eux de découvrir OpenSim à travers une formation de deux heures. Ils ont appris à construire des objets simples de quelques prims, puis ils ont bricolé eux même leur stand, surtout des panneaux d’explications. Ce premier contact va nous permettre de mettre en place une utilisation plus poussée.»

Comment ont-ils réagi ?

«Même si cela a été effectué dans un cadre purement scolaire, je n'ai eu à forcer personne. Certains y ont trouvé beaucoup d’amusement, d’autres ont été très étonnés. Mais le résultat est là, une forte implication. Les jeunes comprennent très vite car certaines démarches leur sont familières d’autant que la formation à OpenSim, réalisée en classe, a permis d'être très efficace.»

Utilisez-vous Sloodle ?

«Nous l’avons installé mais nous ne l’utilisons pas beaucoup pour l'instant. Sloodle fonctionne bien et son utilisation démarrera en octobre.»

Vous projetez de transformer vos élèves en « Experts » ?

«Oui, à l’image des séries TV, ils vont devenir des policiers scientifiques… En fait, j’ai reconstitué une scène de crime dans l’univers virtuel. Les élèves devront visiter ce lieu et y trouver des indices. L’objectif sera de faire des expériences réelles en laboratoire pour vérifier les hypothèses suscitées par ces indices. Exemple : des traces de pas contiennent du pollen, quel est l’arbre qui l'a produit ? (biologie) ; un message codé est affiché sur l'écran de l'ordinateur, qu’est-ce qu’il signifie ? (cryptographie, mathématiques) ; une pierre a dû être lancée par la fenêtre, quelle a été sa trajectoire ? (physique). Chaque piste étudiée correspond à un élément du programme scolaire de la classe concernée. L'an passé, il s'agissait d'une scène décrite dans un texte et chacun en faisait une interprétation personnelle. L’univers virtuel et la 3D sont un apport précieux, un outil idéal pour ce type d’approche pédagogique. Après une démonstration sur grand écran, je lance mes limiers dans l’univers virtuel!»

Etes-vous soutenu par vos collègues, votre hiérarchie ?

«Mes collègues n'avaient jamais vu cela et sont ravis. Ils font leur travail de professeur, moi j’écris le scénario et développe l‘univers virtuel. C’est beaucoup de travail supplémentaire mais je fais ça pour expérimenter car je pense qu’il y a de réelles opportunités pour l’enseignement. Quant à ma hiérarchie, elle me soutient franchement, j’ai eu l’occasion de faire des démonstrations au proviseur et à l’inspecteur d’académie.»

Vous avez également mis en place des ateliers scientifiques. Dans quel but ?

«J'ai reconstitué le Pic du Midi et cet espace virtuel sert à réaliser des expérimentations, à rencontrer des scientifiques et à publier des compte-rendus d’activités réelles. Des chercheurs du CERN, par exemple, interviendront en visioconférence sur cette plateforme pour expliquer leur travail en astrophysique et en physique des particules. Cet atelier est destiné à des élèves volontaires en seconde, première et terminale.»

Le planétarium de Pierre Wild

Pouvez-vous nous donner un exemple d’activité interactive ?

«Un objet avec lequel les élèves peuvent interagir permet de comprendre comment la température des étoiles est déterminée, comment la matière qui les constitue est découverte. Il suffit de comprendre que les corps chauds produisent une lumière qui dépend de leur température. 2000 degrés: la lampe est rouge, son spectre produit principalement du rouge. 5000 degrés, le vert est au maximum. Au-delà, le bleu prédomine. De là, nous en déduisons sa température… Autre exemple, le planétarium qui reconstitue de façon réelle la voûte céleste avec toutes ses étoiles. J’ai appliqué une texture sur une sphère qui tourne en temps réel. Ce que vous voyez dans ce planétarium est ce que vous voyez dans le ciel réel. Une machine permet de localiser 250 étoiles… Cela a représenté une année de travail en collaboration avec NewWorldGrid, notamment pour les scripts.»

Spectroscopie, Pierre Wild

D’autres projets en vue ?

«Mes premières expérimentations se font dans le cadre de ma discipline, mais je compte bien intéresser les collègues d'autres matières. J'ai un projet d'art scénique avec les professeurs de français et le club théâtre…»

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