D’une part il est souvent reproché aux jeux vidéos leur violence, leur irréalité, leur mauvaise influence sur les jeunes, notamment en termes de culture et de communication, d’ouverture sur le vrai monde. D’autre part de nombreux sujets d’enseignement font l’objet de « jeux sérieux » ou les ressorts ludiques sont appelés à la rescousse pour transmettre un savoir. Or le public, lui, a choisi, malheureusement pourraient déplorer les uns, car il se vend plus de « Call of Duty » que des « Enquête à Versailles II : avec Vauban »…

Force est de constater que, même pour moi qui suis né dans les années 60, « Tomb Raider » est plus attrayante ( !) que « Les débrouillards », « Lapin Malin » et « Adibou » réunis. D’où l’idée qui me taraude depuis un moment maintenant : les jeux sérieux sont-ils vraiment des jeux ? Du moins des jeux d’aujourd’hui ? Ne pourrait-on pas imaginer un jeu vidéo où l’on s’éclate vraiment à travers l’action proposée, la qualité des graphismes et la complexité du scénario… tout en apprenant quelque chose ? Est-ce vraiment impossible à imaginer nonobstant les problèmes de budget qui, nous le savons tous, restent le problème clef de la production de tels supports ?

La lecture de l’article « Jouer le documentaire », de Marine Bénézech et Michel Lavigne, semble confirmer la pertinence de ces questions. Ils écrivent en effet, après avoir réalisé une étude sur la perception des jeux documentaires : « Les publics actuels ont du mal à reconnaître la nature ludique de ce type de produits [les jeux documentaires] ». Et même s’ils nuancent leur propos ensuite, ils font le constat que les « Gamers » ne s’amusent pas ou peu avec un jeu documentaire, le « Gameplay » n’étant pas au rendez-vous.

Référence

Marine Bénézech et Michel Lavigne, « Jouer le documentaire », Entrelacs [En ligne], 12 | 2016, mis en ligne le 14 janvier 2016, consulté le 06 mars 2018. URL : http://journals.openedition.org/entrelacs/1841 ; DOI : 10.4000/entrelacs.1841