Ils ont peur d’un monde sédentaire et cherchent dans le virtuel des motivations pour l’exercice physique réel. WeWard motive ses utilisateurs à marcher tous les jours ! Yves Benchimol, directeur général de cette jeune startup, nous explique pourquoi lui et son équipe s’intéressent aux métavers.
A quoi sert votre application WeWard (iOS, Androïd) ?
L’application WeWard permet à ses utilisateurs de valoriser leurs exercices physiques, en l’occurrence la marche. Chaque pas que fait le porteur de l’application est comptabilisé et plus il marche, plus il gagne des « Wards ». Ces récompenses, ces « Wards » lui permettent d’obtenir des réductions ou de faire des achats chez nos partenaires (Etam, Kappa, Booking...), de verser des dons à des organisations caritatives ou même de récupérer leur équivalent sur son propre compte bancaire. Nous avons ainsi redistribué déjà plus de 3 millions d’euros... Notre intention est de donner aux utilisateurs une récompense avec laquelle ils se sentent libres.
Quel est votre modèle économique ? Où en êtes-vous de votre développement ?
WeWard a été lancé fin 2019, nous avons aujourd’hui vingt collaborateurs et nous sommes présents dans six pays : France, Italie, Allemagne, Angleterre, Espagne, Belgique. Elle est une des applications les plus téléchargées et utilisées sur les stores. Nous nous rémunérons via des commissions que nous prenons sur tous les échanges qui se réalisent via notre application : achat avec des « Wards » chez nos partenaires ou achat direct sur notre « market place ». Nous offrons également de la visibilité à nos partenaires avec des revenus publicitaires classiques.
Pour vous, un métavers, c’est quoi ?
Pour ma part, je différencie mondes virtuels et métavers. Un monde virtuel est un environnement virtuel permanent centralisé, créé et managé par une entité, à laquelle on peut acheter des biens virtuels par exemple, et qui fixe des règles, les règles du jeu souvent (Fortnite). Un métavers est plutôt un espace de création et de monétisation de ses propres créations. Liés au NFT et aux cryptomonnaie qui y sont déployés, les métavers sont des environnements virtuels permanents décentralisés, c’est-à-dire principalement créés par les utilisateurs. Dans ces espaces, la propriété est redéfinie, chacun peut détenir des « Jetons Non Fongibles » et les échanges peuvent se faire entre utilisateurs, sans l’intervention du créateur de la plateforme originale. Aujourd’hui les vrais métavers n’existent pas vraiment mais nous nous en approchons dans certains cas comme Sandbox ou Decentralland. Evidemment, actuellement, nous sommes loin d’un usage grand public et à très grande échelle de ce type de plateforme.
Pourquoi vous intéressez-vous au métavers ?
Une nouvelle technologie émerge, elle représente de nouvelles manières d’interagir et crée de nouvelles relations sociales. Notre objectif chez WeWard est de trouver des facteurs de motivation qui vont faire « bouger » les gens, qui vont les faire marcher. Nous luttons contre un monde sédentaire. Du coup ces métavers nous font peur car s’ils venaient à monopoliser toutes nos interactions sociales, il y aurait un grand danger : rester en continu devant son écran ! Heureusement nous en sommes encore loin. Mais nous réfléchissons à comment créer des motivations à travers les métavers pour déclencher chez les usagers de réels exercices physiques, dans la vraie vie. Par exemple, nous pourrions imaginer que plus vous faites de réelles activités physiques comme la marche, plus votre avatar se muscle dans le métavers. Nous n’avons pas encore de projet concret mais peut-être dans les mois à venir, nous réfléchissons, nous recherchons des idées... Notre application s’adresse au grand public qui ne connaît pas et ne pratique pas encore les métavers, ni même la cryptomonnaie ou les NFT.
D’après vous, quelles entreprises devraient s’intéresser aux métavers ?
Toutes les entreprises peuvent s’intéresser aux métavers. Elles peuvent y mettre un pied pour tester des usages. Certaines comme Carrefour communiquent en s’installant dans le métavers et renvoient ainsi une image innovante, susceptible d’attirer de jeunes talents . Et peut-être même avoir un impact sur les investisseurs. Evidemment, les supermarchés ne vont pas vendre des pommes dans le métavers, mais il existe beaucoup d’autres usages possibles pour les entreprises, notamment à travers les NFT, les cadeaux, les informations, la découverte de produits...