Le Cabinet Louis Dupont met à la disposition des entreprises des ressources humaines de haut niveau pour des missions ponctuelles. Spécialiste du management de la transition, l’équipe composée d’une dizaine de collaborateurs aide leurs clients à opérer des remplacements dans l’urgence, à renforcer des équipes sur des sujets spécifiques comme la digitalisation de l’entreprise, à déployer de nouveaux outils, voire à réaliser des restructurations afin d’éviter un redressement judiciaire. Dans ce contexte, le Cabinet Louis Dupont est aujourd’hui appelé à répondre à certaines interrogations de ses clients sur les métavers. Guillaume Dupont, fondateur, nous apporte son témoignage.
Pensez-vous que les metavers vont se développer ?
Oui, les métavers devraient se généraliser car ils sont le prolongement de ce qui se passe aujourd’hui avec le travail à distance et la visioconférence. Ils autorisent le travail en équipe dans un espace virtuel commun. Les univers virtuels sont plus immersifs, plus collaboratifs. Les systèmes de visioconférence se sont développés mais ils ont leurs limites. L’interaction entre participants est possible dans les univers immersifs, de même que la gestion d’un grand nombre d’intervenants. C’est plus compliqué voire impossible en visioconférence. Par ailleurs, l’équipement va tendre vers le casque, l’écran ne suffira plus. Une nouvelle façon d’appréhender le travail va apparaître avec un champ des possibles plus large.
Quelles entreprises s’intéressent au métavers dès aujourd’hui ?
Un certain nombre de startups du secteur technologique développe des innovations directement liées aux métavers, voire innovent dans les métavers. Par ailleurs, de grands groupes des secteurs du luxe, du « retail » ou du conseil, qui ont les moyens d’investir, se déploient sur ce nouveau canal.
Quel est l’intérêt d’investir les métavers ?
Ce nouveau support est intéressant pour y travailler d’une nouvelle manière, pour innover. Les métavers permettent également de grossir son écosystème, ils représentent des champs des possibles plus important notamment car on peut y travailler ou consommer de n’importe où dans le monde. Enfin, ils peuvent être un atout pour capter des talents, surtout des jeunes, car les entreprises ont du mal à recruter, à fidéliser. En travaillant sa marque employeur dans les métavers, une entreprise attirera les jeunes générations en leur montrant ses capacités à innover, évoluer. La nouvelle génération d’actif aborde l’entreprise d’une façon différente par rapport au passé, elle veut plus de responsabilité, plus d’autonomie, et ne pas forcément partir du bas de l’échelle. Les entreprises doivent s’adapter, à l’image des cabinets de conseil, les « big four », qui misent en général sur les jeunes recrutés pour devenir ensuite les seniors, les consultants les plus expérimentés.
Quelles sont les questions que vous posent les entreprises ?
Nous sommes interrogés sur les stratégies à mener dans les métavers par différents types de société. Mais la principale question de base est : on y va ? On n’y va pas ? Il y a un vrai enthousiasme autour de ce concept de métavers. Nous aidons les services de ressources humaines à se positionner sur cette question. Il est possible de faire du sourcing ou des entretiens dans les métavers, il faut démocratiser, rassurer.
On peut réaliser un entretien d’embauche dans un metavers... ?
Un entretien d’embauche dans un métavers est une expérience bien plus forte qu’en visioconférence car plus immersive. Mais c’est également un moyen de sortir des biais cognitifs car le candidat est représenté par son avatar. On évite dans ce cas les préjugés de race, de religion, d’apparence. Nous restons sur les compétences pures que nous pouvons évaluer grâce à des mises en situation.
Quels sont les freins que vous rencontrez dans l’utilisation de ces univers virtuels ?
Le fait de s’avancer dans l’inconnu ne rassure pas. Et beaucoup se demandent si les métavers sont un gadget, une mode... Je pense qu’Il y a peu de chance que cela soit juste une mode ! Mais concrètement dans les usages, se pose également la question des relations humaines dans la durée, peut-on imaginer ne jamais se rencontrer physiquement dans une entreprise ? Les aspects juridiques sont une autre interrogation. Quelles sont les règles applicables ? Enfin, la technologie elle-même peut être une limite : quelle plateforme utiliser par exemple ? Le secteur se structure pour l’instant, aucun acteur n’a pris le dessus, nous n’en sommes qu’aux prémices et quand demain des acteurs comme Facebook ou Google vont arriver sur le marché des métavers, cela changera la donne.